Famagouste

Les Vêpres siciliennes

Le complot de Jean de Procida

Anonyme

  • Paru en octobre 2012
  • 96 pages
  • 12,5x20 cm
  • ISBN : 9782914777926
  • Prix : 14 €

Traduit du sicilien et présenté par Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone

Le mardi de Pâques 31 mars 1282, la Sicile tout entière se révolte contre les troupes de Charles d’Anjou, le frère de Saint Louis, qui occupent le royaume depuis près de vingt ans. Au signal donné à l’heure des vêpres, la population se précipite dans une chasse au Français générale qui va conduire à un massacre de 8000 personnes puis refouler Charles d’Anjou hors de l’île et y installer pour finir la Couronne d’Aragon.

Cette révolte, populaire, en tout cas générale, eut des répercussions considérables qui devaient perdurer jusqu’au XIXe siècle. Certains y ont vu le déploiement d’un premier sentiment national sicilien et Verdi consacra un opéra à l’insurrection des Vêpres.
Le récit ici présenté date des toutes premières années à la suite des événements, et rapporte, sur un mode hybride entre la chronique et le chant populaire, comment un certain Jean de Procida – bafoué par les Français et qui devait à son tour devenir un figure héroïque italienne – organise cette révolte en y impliquant toutes les grandes puissances de la Méditerranée de cette époque : l’or de Byzance fournit les moyens, l’onction papale l’autorité morale, et les armées de Catalogne les forces nécessaires pour se débarrasser de l’ambitieux Charles d’Anjou.
Mené tambour battant par un Jean de Procida énergique et rusé comme un Ulysse, le complot qu’il tisse au cœur de Mare Nostrum laisse entrevoir, sur le mode épique, les véritables tractations qui eurent lieu lors de cette gigantesque manœuvre.

Ce texte bref, jamais édité jusqu’à présent et traduit directement à partir d’un manuscrit de Palerme, ramasse dans même élan les heures terribles qui configurèrent pour des siècles à la fois une légende – la Sicile invaincue toujours renaissante malgré les humiliations – et une histoire, celle de la Méditerranée traversée d’Est en Ouest par des courants politiques qui préfigurent ceux qui existent aujourd’hui du Nord au Sud.
Enfin, le Complot de Jean de Procida, à sa façon, et de manière inattendue, est tout simplement le premier roman d’espionnage que l’on connaisse.
Ce récit inédit a été rédigé par un copiste anonyme, sans doute à partir de chants populaires déclamés au coin des rues par des chanteurs itinérants, dans la tradition sicilienne et napolitaine des cantastorie.

Introduction Vêpres siciliennes