L’histoire à venir

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L’histoire à venir – créé à Toulouse en 2017 à l’initiative de l’université de Toulouse Jean-Jaurès, du théâtre Garonne, de la librairie Ombres blanches et des éditions Anacharsis – est un festival d’histoire et de sciences sociales novateur qui a pour ambition de montrer que l’histoire peut et doit nous aider à comprendre les enjeux des débats contemporains : loin d’être un récit figé et nostalgique, l’histoire est une discipline vivante. En venant à la rencontre de toutes et de tous aux quatre coins de la ville de Toulouse, nos invité·es, chercheur·ses, auteur·rices et journalistes, feront de L’histoire à venir le creuset de nouvelles façons d’écrire l’histoire, pour que l’éventail des possibles du passé alimente les débats d’idées et nos horizons d’avenir.

Quand les historien·nes et les archéologues se mettent à l’écoute du passé, qu’est-ce qu’elles et ils entendent ? Comment restituer la dimension sonore de temps révolus, en faire monter le volume, à partir des traces qu’il nous reste : archives, documents écrits ou figurés, ruines, monuments et objets ? Qu’y décèle-t-on de l’écho des pas dans les grottes préhistoriques, du brouhaha de la Rome antique ou de Tenochtitlan, des performances dramatiques du théâtre Nô au Moyen Âge, d’un chant de séduction achuar murmuré à l’esprit d’un gibier amazonien ou des bruits assourdissants de la Révolution industrielle ? Et comment ces sons modifient-ils non seulement nos représentations, mais aussi nos connaissances ? Enregistrements, collectes, reconstitutions, les moyens techniques semblent ouvrir des accès nouveaux au passé.

Mais il ne suffit pas d’avoir les moyens d’écouter pour entendre, et on continue de qualifier de « sans voix » les populations marginalisées ou les sociétés sans écriture alors que ce sont les oreilles qui manquent. Que sait-on du monde sonore perçu par celles et ceux qui n’entendent pas ? Comment écouter les non-humains qui contribuent pleinement au chant du monde ? Déchiffrer la partition de l’histoire, c’est restituer la polyphonie – voire la cacophonie – du passé, depuis nos univers contemporains emplis de sons enregistrés, d’harmonies musicales, de films retentissants et de paroles radiophoniques.

En 2025, les invité·es de L’histoire à venir – des historien·nes, archéologues, anthropologues, écrivain·es, musicien·nes et bien d’autres encore – nous guideront parmi les résonances fugaces des sons et des silences, paroles prononcées et entendues, mélodies composées, clameurs lancées à la cantonade, cris de guerre, bruissements de la nature et lendemains qui chantent. Il s’agira d’explorer aussi bien l’évolution des sensibilités, des régimes d’attention et des paysages sonores, que la technologie des dispositifs d’écoute mis en place à des fins de surveillance et d’espionnage, ou au contraire de bienveillance et de soin. Autant d’invitations à des voyages sonores et sensoriels, pour continuer à faire de l’histoire autrement et rester à l’écoute du monde qui nous entoure.

L’histoire à venir est née à l’initiative de la librairie Ombres Blanches, du Théâtre Garonne, des équipes de recherche de l’université Toulouse-Jean Jaurès et des éditions Anacharsis.
Deux années de discussion, de réflexion et de travail collectifs ont abouti à l’organisation de L’histoire à venir, fondée sur l’idée partagée que la diffusion des savoirs est de la responsabilité de tous (chercheurs, libraires, bibliothécaires, éditeurs, associations et acteurs de la culture), pour s’adresser à tous.