Famagouste

Sous le burnous

Hector France

Avant-propos d’Éric Dussert.

Hector France écrit comme on donne un coup de sabre : avec le tranchant de la lame. Officier en Algérie au cours des années 1860, il compose ici seize histoires édifiantes, scabreuses ou horribles, qui forment comme un échantillon des mille et un jours du cauchemar colonial.

Hector France n’est pas un écrivain pour lecteurs délicats. Officier en Algérie durant les années 1860, il compose ici à partir de ses souvenirs de jeunesse seize fictions qui forment les mille et un jours du cauchemar colonial.

Armé d’un style affûté et d’un humour grinçant, loin de se complaire dans des bizarreries exotiques nimbées des vapeurs du kif, il écorche vif l’orientalisme flamboyant : délires de soldats traumatisés, bassesses révulsantes de misérables poussés à la dernière extrémité, ignominies des puissants – le cynisme et l’oppression envahissent la scène jusqu’à basculer parfois dans l’horreur pure.

La gifle remue aujourd’hui avec d’autant plus d’efficacité que Sous le burnous, paru en 1886, constitue comme une épouvantable préface à l’autre guerre d’Algérie – en réalité la même, sans doute – dont les plaies profondes n’ont pas fini de suppurer.