L’Anonyme romain

« Certes, l’anonyme de la chronique ne livre pas son nom. Il n’en exprime pas moins, à maintes reprises, sa subjectivité. […] Il a vu, il a entendu et de tout le reste on lui a parlé. La condition de témoin lui permet de poser sa voix sur l’histoire immédiate. Elle l’autorise, au sens fort du terme, c’est-à-dire qu’elle le fait auteur d’une histoire à écrire, dont le prologue affirme crânement le régime de vérité : ce qui va être lu est “assurément vrai” car “j’ai tout vu et tout entendu”. » Patrick Boucheron